La France occidentale LES CHÂSSIS de fenêtres du XVe au XVIIIe siècle

Arnaud TIERCELIN

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Malgré leur intérêt pour l'histoire de l'architecture, la restauration du patrimoine, l'archéologie du bâti, l'ethnologie et bien d'autres domaines comme la formation professionnelle (menuiserie, serrurerie…), les châssis de fenêtre anciens demeurent aujourd'hui profondément négligés et méconnus. Leur image, sans doute trop familière et trop présente dans notre univers quotidien, les relègue au rang de simples ouvrages fonctionnels. Ils sont alors aisément supprimables pour faire place à de nouveaux éléments plus conformes à nos modes de vie. Il n'est évidemment pas question de remettre en cause cette évolution somme toute naturelle et légitime, nos ancêtres n'ayant guère fait autrement. On peut toutefois affirmer qu'ils avaient le sens de l'économie et qu'à l'inverse de notre société de consommation, les ouvrages avaient souvent plusieurs vies. On réparait, on adaptait, plus qu'on ne changeait.

On mesure mal la diversité des châssis d'autrefois, héritiers de territoires morcelés et de traditions solidement ancrées, tant les disparitions sont nombreuses. Seules quelques vestiges témoignent encore du XVe siècle. Le XVIe siècle est un peu mieux représenté, mais là encore les témoins demeurent exceptionnels. Quant au XVIIe siècle, il est grand temps de l'aborder avant qu'il ne subisse le même sort. En fait, les châssis de ces trois siècles partagent un inconvénient majeur. Hormis leur grand âge, leurs caractéristiques techniques ne leur permettent pas de s'adapter à nos modes de vie modernes. Ils sont donc systématiquement éliminés, même sur les édifices protégés au titre des monuments historiques...

Champigné (Maine-et-Loire)

Manoir de Charnacé

Milieu du XVIe siècle

Commencée en 1996, cette base comprend aujourd'hui plus d’une centaine de témoins. Leur rareté, comparée à l'étendue du territoire, nous amène naturellement à émettre quelques réserves sur notre travail. D'une façon générale, ces châssis de fenêtre ne sont que les témoins de leur temps dans un lieu donné, c'est-à-dire qu'ils ne sauraient forcément être l'aboutissement ou la synthèse des évolutions qui les ont précédés et ce, pour l'ensemble d'une région et de son patrimoine. Cette évidence doit être rappelée et il faut la garder en mémoire pour ne pas voir dans cette étude une histoire des châssis de fenêtres, mais plutôt des témoignages séparés qui évoquent leur époque sans jamais pouvoir la retracer dans sa globalité et sa complexité, même si notre démarche a pour ambition de s'en approcher, notamment par les limites géographiques qu'elle s'impose.

On notera ici que, malgré la rareté des vestiges, l'ouest de la France constitue certainement la région au potentiel le plus important et le plus à même de fournir aujourd'hui une vision synthétique de leur évolution, même si elle reste partielle puisque les différents types d'habitat y sont représentés, ou plutôt conservés, de manière très inégale, les châteaux, manoirs et autres logis seigneuriaux représentant l'essentiel du corpus.

Noyal-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine)

Château de Bois-Orcan

2e  quart du XVIe siècle

Notre objectif étant de mettre largement la documentation établie à disposition du public pour le sensibiliser à la conservation de ce patrimoine fragile, de la faire évoluer et de susciter les échanges, la diffusion par le canal classique de la publication imprimée et figée nous a semblé inadaptée. Nous avons donc préféré la mettre gracieusement à disposition de tous, via le réseau Internet. Une diffusion aussi large impose parfois de préserver l'anonymat et la vie privée des propriétaires. Aussi, certains édifices sont-ils référencés par rapport à la ville importante la plus proche.

Nous remercions tous ces propriétaires qui nous ont reçu avec bienveillance, comme toutes les personnes qui, à un moment ou à un autre, nous ont aidé à élaborer ce travail ou plus simplement encouragé. A l'avance, nous remercions également tous ceux qui voudront bien y participer en nous signalant de nouveaux témoins ou en nous faisant part de leurs observations.


Arnaud TIERCELIN

Le phénomène s'est amplifié ces dernières années, et les châssis plus récents, des XVIIIe et XIXe siècles, pourtant comparables à leurs homologues d'avant les années 1970, ne répondent plus aux contraintes actuelles particulièrement exigeantes en matière d'étanchéité et d'isolation. Ils sont donc éliminés, eux aussi, pour laisser la place à des ouvrages plus étanches et plus faciles à entretenir. Le remplacement sans précédent des fenêtres anciennes sur l'ensemble du territoire national depuis une trentaine d'années nous a amené à en rechercher les derniers témoins afin de les enregistrer pour en préserver au mieux la mémoire et constituer une base de données que chacun pourra utiliser suivant ses centres d'intérêt. Le caractère bénévole de cette entreprise nous a toutefois contraint à la réduire à la France occidentale et aux XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.